La petite histoire de l'horlogerie

Bien plus qu’un savoir-faire, l’horlogerie est un art véritable. Si vous êtes passionné, que les mots “barillet”, “remontage manuel” et “rouages” vous semblent familiers, il y a de très fortes chances que cet article puisse vous intéresser.

Accrochez vos ceintures, nous allons plonger en douceur, dans les débuts de l’horlogerie.

Sommaire :

Fuseau horaire et énergie solaire : les premières mesures du temps

L’Homme et le Temps, c’est une histoire qui ne date pas d’hier. Combien parmi nous rêvent de percer les secrets de ce mystère, tantôt de le remonter, tantôt de lui succéder, coûte que coûte.

Inéluctable et pourtant, ni palpable, ni réellement visible, ses effets sont pourtant indiscutables. A mesure que notre peau se plisse, que nos cheveux blanchissent, nous sommes forcés de constater que le temps est en train de passer.

Horlogers, horlogères et inventeurs, voyons comment ils ont fait pour rendre plus perceptible l’un des mécanismes de la vie.

Cela ne surprendra sans doute personne si je vous dis que tout commence en Égypte antique, autour du XVe siècle avant J.-C. Et que c’est bien jusque là qu’il faut remonter pour trouver une trace du tout premier cadran solaire. Cet incroyable instrument, d’une confection remarquable et qui permet de rendre lisible l’écoulement de la journée en suivant le parcours céleste des astres.

Après que l’Homme se soit entiché de cette étrange idée que celle de maîtriser l’incontrôlable Temps, il se met à concevoir de nouveaux mécanismes toujours de plus en plus poussés et de plus en plus précis, pour indiquer le déroulement du jour et de la nuit.

Il n’était pas toujours évident d’attendre que le Soleil, en plus de réchauffer les corps, pointe le bout de son nez et apporte sa lumière à nos cadrans solaires afin d’avoir une idée plus concrète de l’heure qu’il pouvait être.

Alors, d’autres objets, comme la clepsydre, aussi appelée horloge à eau, ont permis, de façon très précise de mesurer les temps sur de petites durées sans avoir à solliciter l’énergie solaire.

Des cadrans aux horloges

Même si l’on sait maintenant qu’au zénith du soleil, il est midi, les Hommes furent forcés de constater qu’aussi ingénieux soient ces mécanismes, ils restent limités puisque totalement dépendants, soit de l’énergie de l’astre solaire, soit de la mesure de petites durées, et non pas du Temps dans son absolu.

Le XIVe siècle marque le début, avec l’Europe médiévale, de la haute horlogerie et de l’invention de garde-temps et de tocantes. Avec elle, l’invention puis l’installation des premières horloges astronomiques.

Véritable petite révolution, voilà qu’en plus d’être informés sur les horaires de nos journées (et souvent des événements qui sont liés à la vie en société) nous pouvons aussi estimer le temps qu’ils durent. C’est la naissance d'une vision mécanique du système solaire, inspirée du modèle de Ptolémée.

Suite à cela, les artisans français, puis suisses, cherchent à développer ces systèmes et à les réduire afin de les faire tenir sur les tables de la haute société. L’horloge médiévale deviendra rapidement une pièce d’horlogerie de prestige, aussi raffinée que pratique, exhibée plus comme symbole de richesse et de pouvoir que comme véritable gardien de temps.

La miniaturisation des horloges médiévales donnera naissance à de plus petits mécanismes. Garde-temps à complications et montres à gousset font alors leur apparition.

De somptueux modèles imaginés pour séduire les cours royales feront rapidement la notoriété des maîtres-horlogers.

A cet instant précis, dans un tourbillon de créativité et d'ingéniosité, l’histoire de l’horlogerie devient alors l'histoire des montres.

De la Renaissance jusqu’à l’aube du monde moderne

La Renaissance représente l’aboutissement de ce mouvement. Les horloges se transforment en montres et celles-ci sont rapidement adoptées, tant il est pratique de les transporter.

La Renaissance marque aussi le déplacement progressif du centre de gravité de l’horlogerie européenne. De France à la faveur de la révocation de l'édit de Nantes, les plus brillants artisans horlogers fuient vers la Suisse ou l’Angleterre. Genève et Londres deviennent alors les capitales de l’horlogerie prestigieuse et de précision.

Sans l’appétence des cours européennes pour les pendules de marine, l’histoire de l’horlogerie n’eût-elle pas été la même.

Au XVIIe siècle, le monde est en pleine ébullition et les premiers grands explorateurs embarquent à sa découverte. Tous les navigateurs de l’époque sont sans appel : les déplacements maritimes seraient bien plus aisés s’il était possible de calculer leur longitude à tout moment.

Motivés par l’idée d’une reconnaissance nationale (et par la perspective d’une prime décernée par le Roi), les meilleurs esprits de l’époque se démènent pour imaginer et produire une horloge de marine parfaite. C’est le départ d’une course à la précision mécanique qui ne s’arrêtera plus.

Au XIXe siècle comme de nombreux secteurs où l’invention s’allie au commerce, naît une véritable industrie horlogère. Mécanisation du travail, machine-outil, répartition du travail et travail à la chaîne, l’Europe industrialise la mesure du temps et celle-ci, ne reposera désormais plus uniquement sur le savoir-faire des artisans et la manufacture.

L’histoire des montres et leur développement depuis le XXe siècle

L’apparition de la montre-bracelet indique l’entrée dans le XXe siècle. La montre à gousset, bijou fidèle des classes élégantes et aisées, est petit à petit remplacée par des objets qui s’attachent autour du poignet.

Désormais, la tocante se porte en bracelet et ne quitte plus nos poignets. Pilotes de course, pilotes d’avion et explorateurs des temps modernes scrutent désormais le temps qui passe grâce au petit cadran et aux trotteuses fixées sur le bras.

Si jusque-là la quête du Temps avait toujours conservé une particularité artisanale, le XXe siècle voit l'apparition de l’industrie japonaise qui présente le premier modèle de montre à quartz. La conception de l’horlogerie comme artisanat est alors remise en cause.

Désormais fabriquée à la chaîne par des machines, l’art de produire des montres mécaniques et ses rouages laisse doucement place aux montres à quartz et aux montres électroniques que l’on connaît aujourd’hui.

Un prix réduit et un nouveau mécanisme, cela séduit.

Cela permettra au plus grand nombre d'acquérir une montre. Inévitablement, la Suisse plonge dans la crise du quartz dans les années 70.

Aujourd’hui, la révolution technologique a donné lieu à l’horlogerie numérique. Pour beaucoup, le temps n’est donné que par les smartphones et les écrans d’ordinateurs.

Nombres de nos congénères, à moins d’être passionnés, n’entendront sans doute jamais parler de pendule, de balancier, de calibres ni même de remontoir et encore moins d’échappement et de comtoises.

Désormais, l’horlogerie est connectée. Les réserves de marche et les complications ont laissé place au numérique, aux montres étanches et le chronographe est devenu chronomètre. La clepsydre est devenu minuteur.

L’horlogerie de précision n’est plus et il n’y a plus besoin de mécanicien. Néanmoins, toutes les montres nécessitent de temps en temps une petite révision. Heureusement, le métier d’horloger n’est pas encore voué à disparaître.

Malgré tout, tout n’est pas perdu. Certains irréductibles voient encore en cet art ancestral une incroyable magie et ne peuvent se résoudre à se laisser happer par le temps et ses évolutions, oubliant ainsi l’image de leur grand-père remontant la pendule et ses aiguilles.

Des montres de toutes sortes sont apparues. En cuir, en or et même en acier. Montre pour homme, montre pour femme, Swiss made ou fabriquées au Japon, il y en a pour tous les goûts.

L’horlogerie a donc connu de nombreuses évolutions et révolutions. Et elle a encore de belles années devant elle.

Et vous, possédez-vous une belle collection de montres ? Si c’est le cas pensez à jeter un oeil à nos boîtes à montres pour bien protéger vos pièces préférées !